Anne O'nyme
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Entré à l'asile le : 09/03/2013
 |  Sujet: NIGHT TRAUMA : contexte  Jeu 29 Aoû - 14:30 | |
|  Nuit noire. Orage violent. Le vent souffle en tempête. Les poutres craquent. Les éclairs claquent dans le ciel comme des couperets, frappant de leur lumière les couloirs du manoir. Le vent siffle. Et la pluie bat les vitres et les tuiles comme si elle cherchait à les briser. Les couloirs sont déserts. Le silence règne. Et soudain…
- RAPPORT n°110 – Il bouge.
Il grogne.
Il cherche à se libérer de son entrave. On crie autour de moi que ce truc va s’échapper. La dose d’anesthésiant n’est pas assez forte pour l’endormir. Les calmants n’ont plus aucun effet sur lui.
Il s’agite.
Les piquûres l’énervent. Ses yeux sont remplis d’une rage sourde. Les lèvres retroussées, il cherche à mordre le premier bras ou la première main se trouvant trop près de lui. La panique se fait sentir autour de moi. Mais pourquoi le docteur sourit ? Qu’a-t-il donc en tête ?*** - JOURNAL INTIME : MARILYN – Dernières pages -Il est là. Je tremble. Il est si grand. Immense. Un homme des neiges ? Un Yéti ? Non. Même s’il en a la taille et la carrure, il n’est pas comme eux. C’est autre chose. C’est indéfinissable. Pourquoi le Docteur a-t-il tenu à étudier son cas ? le n°110 a fini en monstre. Je tremble. Je me met à courir dans l’infirmerie. Le bruit l’attire vers moi, il me poursuit. Son odeur… Je ne sens rien. Il est sensé puer la chair moisie ! Qu’a donc créé le docteur ?
Je sors de l’infirmerie.
Je m’élance dans le couloir.
Ses pas résonnent. Comme des tambours funèbres.
Il est si grand que sa tête passe à peine sous les poutres.
Il me rattrape.
Sa main m’attrape… *** - CELLULE 120 : gravure sur le mur –Des tambours.
Des pas lourds.
Son sourd.
Les murs tremblent.
Tout s’agite.
La peur m’étrangle
Je m’abrite.
Grognements
Hurlements
Ça pue le sang.
Silence.
J’ai ouvert la porte. Un peu.
Un éclair m’a montré l’ombre.
C’est grand. C’est immense.
C’est fort et puissant.
C’est terrifiant.
Je retenais mon souffle et fermais un peu la porte.
L’ombre a changé de forme.
Humain elle fut.
Et puis elle disparut.
Le soleil se levait….
… Quelque chose se ballade la nuit dans l’Asile. Ca mange tout. Ca réagit au bruit. On parle de mort-vivant, mais des infirmiers affirment qu’il ne s’agit pas de ça. Le directeur sent la crise. Pour la première fois, il sort de son bureau. Vous êtes tous dans la salle à manger en plein jour. Oui. Tous. Tous les patients. Et tous les employés. Vous êtes là et pour la première fois. Vous voyez cet homme. Celui qui contrôle tout et fait maintenir ses règles.
Vous l’imaginiez terrifiant ? Vous voyez un homme jeune, l’air grave mais pas méchant.
Vous l’imaginiez pervers, sans âme et monstrueux ? Dès qu’il ouvrit la bouche vous comprenez que vous vous étiez trompés.
Mais vous comprenez aussi qu’il s’agit d’un moment important. Que jamais vous n’aurez pu avoir la chance de voir son visage, si rien de grave ne se tramait à l’Asile.
« Mes chers Enfants. » Enfants ? Vous trouvez ça vraiment étonnant. Mais vous lisez entre les mots, et comprenez qu’il veut simplement exprimer un sentiment d’attachement pour vous. « Mes chers Enfants. Pour la première fois je me tiens là devant vous. Mais j’ose espérer qu’il s’agit de la dernière. Vous avez tous plus ou moins entendu ce qui se trame dans l’Asile. »
Autour de vous des gens frissonnent, des murmures plein de frayeurs glissent en vos oreilles. Des infirmières que vous trouviez autrefois bien cruelles semblent être tendues. Comme entenaillées par la peur.
« Je voudrais vous demander de garder votre calme. J’ai quelques informations sur ce qu’il se passe. Mais pour le bien de tous, je ne vous en dirais pas d’avantage, car ce n’est pas suffisamment précis et clair pour que ce soit mis au jour. Je voudrais simplement vous demander de respecter à la lettre une nouvelle règle : ne quittez plus vos chambres la nuit. Ce qui s’agite se déplace la nuit et surtout attaque la nuit. Restez barricadés dans vos chambres. Seuls des employés que j’aurais désignés, pourront sortir. Si vous sortez... » Son ton et son air se durcirent. « Ce sera à vos risques et périls. La mort sans doute vous attrapera. Mais on jugera que ce ne sera plus de ma responsabilité. »
Un frisson parcourt brusquement votre échine. Le directeur vous protégeait mais vous livrait quelque peu aussi à vous-même. Personne n’ose demander ce qu’il se passerait si la chose entrait dans les chambres. Et comment faire quand on est somnambule ou qu’une envie pressante nous prend.
Vous avez peur.
Mais que pouvez-vous faire ? Apparemment il n’y a pas d’autres solutions. Le directeur annonce avoir fini son propos.
On vous ramène dans vos chambres. Il fait encore jour, mais vous avez peur de l’arrivée de la nuit… | |
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